Qualité de l’eau
Qui contrôle quoi ?
L’eau qui vous est distribuée doit répondre à des normes exigeantes. Leur respect est contrôlé par les services de l’État (Agence Régionale de Santé). L’exploitant des installations surveille en permanence toute la chaîne de production et de distribution, de la ressource aux robinets, afin de détecter le plus précocement toute éventuelle anomalie.
Le produit alimentaire le plus contrôlé
Les normes de qualité sont issues d’une directive européenne (2020/2184) reprenant les valeurs guides définies par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour garantir une eau saine, pouvant être consommée, même par les populations les plus fragiles, dont les femmes enceintes et les très jeunes enfants.
Selon la réglementation française, l’eau potable est caractérisée par 65 paramètres, assortis :- de limites de qualité définies sur des critères sanitaires (par exemple la quantité maximale de fluor) ;
- de références de qualité pour s’assurer du bon fonctionnement des installations de production et de distribution.
Pour certains paramètres, le SEDIF s’impose des exigences de qualité plus strictes que la réglementation. Parallèlement, il mène des études sur de nouveaux paramètres non encore réglementés (perturbateurs endocriniens, résidus médicamenteux, produits de soin ou de beauté, détergents, plastifiants…) pour apprécier la contamination de ses ressources en eau et les performances de ses filières de traitement.
Une organisation à deux niveaux
Le respect des normes est vérifié par le contrôle sanitaire, réalisé sous l’autorité de l’Agence Régionale de Santé (ARS), par des laboratoires agréés par le Ministère de la Santé et régulièrement mis en concurrence. Un arrêté précise les points de contrôle, les paramètres recherchés et le nombre d’analyses en fonction de la population desservie.
Pour garantir la qualité de l’eau, la réglementation prévoit, en complément, une surveillance sanitaire adaptée aux installations. Au SEDIF, elle est issue d’une démarche d’évaluation des risques sanitaires reconnue par une certification ISO 22000.
Le risque sanitaire est maîtrisé grâce à :- des ressources surveillées ;
- des installations de production et de distribution performantes ;
- des procédures de gestion des risques adaptées.
Une surveillance au-delà des normes
Le contrôle de la qualité de l’eau est complété par un suivi de l’exploitant et un programme d’étude et recherche de nouvelles molécules, qui souvent ne font pas encore l’objet de réglementation.
La connaissance pour se préparer à faire face à toutes les situations
En complément du contrôle sanitaire réalisé par l’Agence Régionale de Santé, l’exploitant des installations réalise son propre programme de surveillance de la qualité de l’eau. Son contenu est déterminé par une étude des risques auxquels est soumis le système de production et de distribution de l’eau, de la ressource en eau jusqu’au domicile de l’usager. Si le risque peut être supprimé, il l’est.
Sinon, des procédures de gestion du risque sont mises en place et le programme de surveillance permet de s’assurer que toutes les étapes de la production et de la distribution de l’eau se déroulent correctement et qu’aucune défaillance n’est observée. Certains paramètres sont suivis en temps réel, comme la turbidité (transparence de l’eau), la matière organique ou le chlore, avec parfois des niveaux d’exigence encore plus stricts que la réglementation (notamment pour les hydrocarbures aromatiques polynucléaires (HAP), composés suspectés d’être cancérogènes).Au-delà du pilotage des installations et de la vérification de la conformité de l’eau à la réglementation, le SEDIF poursuit son programme d’étude pour connaître plus précisément la qualité des ressources en eau qu’il utilise. Il recherche notamment des micropolluants qui ne sont pas encore réglementés, mais dont des recherches françaises ou internationales ont montré qu’ils pouvaient être présents dans l’eau. Ce sont par exemple des résidus de médicaments, des hormones, des produits cosmétiques, des détergents, des microplastiques, des retardateurs de flamme, des solvants… Ces études visent à mieux caractériser la contamination des ressources en eau et à évaluer les capacités des filières de production d’eau potable à traiter des micropolluants.
Le SEDIF approfondit ses recherches sur les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) depuis de nombreuses années. Les suivis réalisés des 20 substances qui sont réglementées depuis 2022 montrent que les concentrations dans les ressources en eau sont inférieures à la limite de qualité de 100 nanogrammes par litre (ng/L) fixée pour les eaux destinées à la consommation humaine. Les valeurs mesurées sont inférieures à 30 ng/L. Plus récemment, des analyses de l’acide trifluoroacétique (TFA), PFAS à chaîne très courte, qui n’est pas inclus dans la liste des 20 PFAS de la Directive européenne 2020/2184 relative aux eaux destinées à la consommation humaine ont été effectuées. La molécule est présente dans les ressources en eau et dans les eaux produites. Les concentrations, de l’ordre de quelques microgrammes par litre (< 3 μg/L) sont toutefois bien inférieures à la valeur sanitaire indicative recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de 60 μg/L.